Il m’est rapidement apparu l’envie de plancher plus profondément sur la question de la confiance, le sujet faisant l’objet d’échanges réguliers lors de mes interventions. Avoir une bonne connaissance de soi, de son potentiel et de ses capacités est l’une des bases de notre développement personnel. Pourtant, cette confiance n’est pas toujours au rendez-vous, je l’observe lors de mes coachings, en formation ou encore en groupe de codéveloppement professionnel et managérial.
Estime de soi, Confiance en soi et Affirmation de soi
Nous avons tendance à confondre l’estime de soi, la confiance en soi et l’affirmation de soi car ce sont des composantes fortement liées les unes aux autres. Elles représentent les trois principaux niveaux de notre personnalité : d'abord la perception profonde que l’on a de soi et que l’on porte sur soi, puis l'appréciation de nos ressources personnelles et de nos potentialités pour faire face aux situations et enfin la capacité à exprimer notre opinion, nos sentiments et nos besoins.
« J’ai confiance en moi, je crois en mon potentiel et mes capacités » n’a en effet pas le même sens que « Je suis un être unique, j’ai de l’estime pour moi et je sais ma valeur ». Dans le premier cas, je me sens Capable, dans le second, je me considère Valable.
En 2009, une étude sur les conduites addictives des adolescents Polynésiens menée par l'INPES, l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, et la Direction de la santé de la Polynésie française avait livré des conclusions intéressantes concernant la confiance et l'estime de soi. Elle révélait un point fondamental de la construction psychologique de la jeunesse polynésienne que je partage et qu'il me semble pertinent de retenir :
"Il est certain qu'apprendre à gérer ses émotions et ses frustrations dès la petite enfance serait un moyen d'aider les jeunes à ne pas basculer d'un usage simple à un usage à risque ou à problème dans un pays où on a honte de parler de soi et de ce que l'on ressent. C'est dans ce sens que le programme polynésien de lutte contre l'alcool et la toxicomanie préconise la mise en place d'un programme basé sur le développement de la confiance et de l'estime de soi, et sur les moyens de communiquer les uns avec les autres dans un respect mutuel. Les jeunes ont beaucoup de choses à nous dire ; à nous de les écouter".
Manquer de confiance en soi
Ainsi, ne pas oser prendre la parole, perdre ses moyens face aux difficultés, être enclin à l’anxiété et au stress ou encore avoir peur de l’échec sont autant de facteurs qui démontrent un manque de confiance. L’enfant ou l’adulte développe alors un sentiment d’insécurité, du pessimisme voire de l’abattement et des doutes, jusqu’à parfois s’auto saboter et s’enfermer dans des mécanismes dont il aura du mal à sortir.
En réalité, notre environnement familial, social et scolaire facilite ou non l’acquisition de cette confiance dès l’enfance. Les épreuves de la vie, personnelles ou professionnelles, peuvent par ailleurs entamer notre confiance, momentanément ou sur une période plus longue.
Comment retrouver sa confiance en soi ?
Identifier les microtraumatismes, les peurs et les résistances qui nous empêchent d’avancer sereinement sur le chemin de notre vie est la première étape d’un retour à la confiance.
Nous devons pleinement prendre conscience de nos mécanismes comportementaux et de nos schémas de pensées afin d’être capables de les substituer et/ou de les transformer en de nouvelles ressources, plus adaptées. Travailler par étapes, se reconnecter à notre confiance profonde, notre énergie de vie ou encore notre foi et retrouver pleinement confiance en soi est tout à fait possible.
Heureusement, les neurosciences ont apporté des conclusions optimistes sur nos capacités. Explications. Notre cortex sait modifier la structure de notre cerveau à travers l’activité et la pensée. Il sait acquérir de nouvelles aptitudes pour s’adapter à notre environnement grâce à ce que les scientifiques nomment la plasticité cérébrale.
Si notre cerveau se cramponne à nos résistances et nos anciennes habitudes, il a aussi une formidable faculté à créer de nouvelles représentations et renouveler la perception que nous avons de nous-mêmes.
La confiance, point de départ de la construction d’une équipe
Ces croyances que nous appelons « limitantes » ont un impact négatif sur la performance des équipes et le succès dans les organisations. Elles engendrent un mal être, du stress, un sentiment d’incapacité à résoudre des problèmes, des difficultés à prendre des décisions adaptées, des arrêts maladies et parfois des situations de burn out.
L’importance de la confiance dans la cohésion d’une équipe est un élément fondamental. C’est le premier pilier qui mène à l’efficacité. D’après les travaux de Patrick Lencioni, consultant et auteur américain d'ouvrages, notamment du best-seller « Optimisez votre équipe : les cinq dysfonctions d'une équipe », celle-ci sera efficace et soudée si elle maîtrise cinq comportements : construire la confiance, maîtriser les conflits, assurer l’engagement, assumer ses responsabilités et être centrée sur ses résultats.
Cette confiance dite relationnelle doit être réciproque. Elle est fondée sur l’ouverture, la franchise, la clarté des relations par rapport à ses propres vulnérabilités. L’individu peut se montrer tel qu’il est, authentique et sincère en favorisant le dialogue, le feed back, l’exemplarité, des relations en croissance,…
Les membres d’une équipe où règne la confiance reconnaissent leurs faiblesses et leurs erreurs, n’hésitent pas à demander de l’aide, acceptent qu’on leur pose des questions ou qu’on leur fasse des suggestions dans leur domaine de responsabilité, se donnent mutuellement le bénéfice du doute avant de tirer des conclusions négatives, offrent et acceptent des excuses sans hésitation et sont impatients de participer aux réunions. Ils se réjouissent des occasions de travailler en groupe.